En préparant à plusieurs l’animation d’un atelier, je me suis rendu compte que parler
d’amour au travail provoquait globalement de vives réactions et même beaucoup
d’émotion. J’ai donc ressenti le besoin d’exprimer ici ce que signifie pour moi l’amour au travail et en quoi il me semble si important.
L’amour, un levier de croissance pour l’entreprise
Nous parlons tous actuellement de l’importance de l’humain dans les organisations, de
la manière de mobiliser les équipes, de les fédérer autour d’un projet d’entreprise, en
utilisant un nombre toujours croissant de verbes d’actions pour essayer de palier un
désengagement des collaborateurs dans le meilleur des cas, un mal être au travail dans
le pire des cas.
– Que signifie réellement mettre l’humain au cœur des préoccupations des
entreprises ?
– Pourquoi un plus fort engagement de cœur serait-il positif dans de
nombreuses situations insatisfaisantes ?
Pourquoi parler d’amour au travail ?
Parce que le travail est avant tout collectif, la réussite de l’organisation passe par la
réussite des équipes et de chacun de ses membres. Le cœur entre en jeu non seulement
dans les relations entre un patron, un manager et ses collaborateurs mais entre les
collaborateurs eux-mêmes.
Toute personne appartenant à une organisation aime la relation qu’il entretient avec les autres : on aime construire ensemble, vivre les difficultés ensemble, se réjouir ensemble.
Comment vit-on et exprime-t-on cet amour ?
Tout simplement par une présence sincère, par un sourire, par un regard. Par l’écoute bienveillante et le respect, par l’empathie dans les situations difficiles.
C’est également la curiosité liée à la découverte de l’autre qui permet de construire autour de la diversité, d’utiliser celle-ci comme une véritable source de richesse et un levier de croissance. C’est cet amour pour autrui qui permet de ressentir estime et respect pour
nos collègues et nous invite à communiquer avec bienveillance, sans agressivité, de
façon constructive et positive.
Manager avec le cœur
Il ne s’agit pas de dire que l’amour au travail est la clé de la réussite des organisations.
Car le succès passe bien évidemment par la capacité du manager ou du dirigeant
d’entreprise à porter un projet, à fixer un cadre, à définir des règles du jeu claires qui ne
changent pas tous les matins, à concrétiser des priorités et à formaliser des objectifs à
atteindre. L’un n’empêche pas l’autre, bien au contraire : ces deux volets sont même
essentiels à la performance de l’organisation.
Imaginez-vous un dirigeant qui, dans le cadre d’une réunion de présentation du projet
d’entreprise, ne semble pas attiré par ce projet. Pensez-vous que les équipes vont
pouvoir y adhérer ? Qu’elles vont mobiliser toute leur énergie et leur compétence pour
le mener à bien ? Pour obtenir de l’engagement autour d’un projet il faut, avant tout,
donner envie. Et pour y parvenir, il faut « habiter » le projet dans toutes ses dimensions,
intellectuelle et émotionnelle.
De multiples facettes pour l’amour au travail…
Quand je parle d’amour, je parle également de l’amour que l’on éprouve
pour son métier, pour ce que l’on fait. Chacun de nous excelle car nous aimons
ce que nous faisons. Mais finalement, aimons-nous ce que nous faisons car nous avons les capacités de le faire ou bien sommes-nous capables de le faire parce que nous aimons notre métier ?
Nous nous retrouvons dans la fameuse situation de l’œuf et de la poule…
Combien de fois également, dans le cadre d’un processus de recrutement, avons-nous
défini une grille de critères, que nous avons pondérée, pour finalement retenir le/la
candidat(e) n’étant pas arrivé(e) en première position par rapport à cette grille initiale
mais par rapport au choix du cœur ?
On parle souvent de collaborateurs fidèles et engagés à l’entreprise. N’est-ce pas une
manière de suggérer l’amour qu’ils portent à leur entreprise ? Pour ce qu’elle représente
à leurs yeux ? Pour ce qu’elle leur a apporté et à laquelle ils contribuent tous les jours ?
Je crois également que cet amour doit dépasser les frontières de l’entreprise. Les
entreprises qui réussissent respectent et portent de l’amour à leurs clients. Ils font de la
satisfaction client une de leurs priorités et créent des relations durables basées sur le
respect mutuel.
Ces organisations respectent également leurs fournisseurs, qu’ils qualifient parfois même de partenaires, et nouent avec eux des relations basées sur la parité. Certains détails tels que le respect des délais de paiement nous donnent notamment des indices sur la qualité de ces collaborations.
En conclusion…
Partagez-vous finalement cette idée que l’amour est bien plus fréquent qu’on ne
l’imagine ? Qu’il existe en réalité un grand nombre de situations professionnelles dans
lesquelles nous sommes tous portés à éprouver de l’amour pour un collègue, une
mission, une situation, sans vraiment nous en rendre compte ?
Je vous invite, dès à présent, à identifier ces moments, riches en émotions, qui vous
permettront certainement d’avancer vers l’atteinte de vos résultats.
Une très belle réflexion sur ce mot « AMOUR » plein de sens.
Merci beaucoup Isabelle,
Quelle source (intarissable) d’inspiration que le mot « Amour » !
Bravo Cristina !
Beau cadeau pour une Saint Valentin
Merci beaucoup ! L’occasion était trop tentante…
Amour, bien sûr, car il est manifestation du cœur. Ne dit-on pas « mettre du cœur à l’ouvrage », pour « l’amour du travail bien fait » ?
Poursuivant la métaphore, l’entreprise se vit comme un organisme dont le marché et les moyens seraient les poumons. Comment pourrait-elle vivre et grandir sans un cœur qui bat ?
Plus ce cœur bat fort, plus l’entreprise est forte et développe ses capacités « immunitaires » : positivité, réactivité, créativité…, autant de pulsations indispensables à son équilibre vital qui lui permettent de surmonter toutes sortes de poussées infectieuses.
Et plus ce cœur bat fort, mieux ses différents organes se portent, alimentés par les informations et les échanges dans des flux qui en font le sang.
Lorsqu’une entreprise va mal, perd des positions ou des collaborateurs, du savoir-faire, ne parle-t-on pas d’hémorragie ?
Plus les personnes qui la composent y sont bien et en confiance, plus elle est efficace. Plus elle est efficace, plus ses membres y sont bien et en confiance. C’est ce cercle vertueux qui en fait le succès, probablement, et la pérennité, sûrement.
Et il ne peut se construire que dans l’échange et le respect mutuel, dont chacun sait bien qu’ils sont le ciment de tout amour.
Par conséquent, si un être ne peut vivre sans amour, pourquoi une entreprise le pourrait-elle ?
Il est effectivement grand temps de rappeler ces « évidences », qui ne sont telles que si l’on ne veut en mesurer la profondeur, mais qui renvoient pourtant à l’exigence première en amour : l’engagement !
Et cela vaut pour chacun des membres de l’entreprise, à charge pour ceux qui la dirigent d’en être les exemples, d’accepter ce partage d’amour, en vérité, et d’en créer les conditions.
Merci, au travers de cet article, d’avoir osé remettre en lumière l’essentiel, sans lequel toutes les techniques, derrière lesquelles on se réfugie souvent pour en éviter l’exigence, ne sont d’aucun secours : on ne réanime pas un organisme dont le cœur ne veut plus battre. On ne ressuscite pas un amour qui s’est éteint.
Merci du fond du cœur pour cette magnifique métaphore et ce très beau texte d’une grande justesse.
Tout est dit, merci, je constate que nous ne sommes pas seuls à croire encore en l’humain.