Notre mode de vie actuel nous contraint à un rythme de vie trépidant. Nous sommes dans l’ère de l’immédiateté. La grande quantité d’informations que nous recevons tout au long de la journée, oblige notre cerveau à fonctionner à un rythme effréné. Nous y sommes tellement habitués que l’absence même de stimulus, à un instant donné, peut nous surprendre, voire nous déstabiliser. Prendre le temps devient… urgent
Prendre le temps au sein d’une société
Bien évidemment, le monde de l’entreprise s’est mis au diapason. Si l’évolution des marchés et de la demande s’accélère et que les exigences des clients se font plus pressantes, la société doit en faire de même pour ne pas rester sur la touche.
Il existe deux grandes catégories d’entreprises :
- Celles qui n’ont pas été capables de s’adapter à ce nouveau mode de fonctionnement, non seulement par manque de temps, mais également en raison d’un déficit d’adaptation aux nouvelles habitudes des consommateurs, aux progrès technologiques, voire aux exigences en matière de normes, de conditions de travail et de qualité de vie de leurs collaborateurs.
- Par ailleurs, il y a les entreprises qui sont toujours en piste, qui montrent leur capacité à s’adapter, à se remettre en question, à faire évoluer leur modèle économique, leur offre, toujours dans un objectif de création de valeur. Ces entreprises ont le plus souvent dû faire évoluer leur mode de management, en donnant du sens à leur mission et en recherchant la cohésion de leurs équipes autour d’un projet partagé.
Pour y parvenir, le dirigeant a su prendre le temps de la réflexion : il a pris du recul pour voir et analyser ce qui se passait dans son environnement interne et externe.
L’importance de prendre le temps de la réflexion
Nous sommes obligés de prendre le temps de la réflexion pour voir percevoir autrement la réalité et préparer l’avenir. Trois exemples issus de mes dernières interventions me permettront d’illustrer ce propos :
1/ Une société très innovante fournit des produits dans un marché peu concurrentiel et génère un taux de rentabilité à deux chiffres.
Les associés souhaitent la céder dans les années à venir. Le diagnostic de l’entreprise effectué en vue de sa transmission révèle que les dirigeants conservent aujourd’hui encore un rôle trop opérationnel et que les collaborateurs n’ont pas une vision complète des responsabilités exercées par les dirigeants. Il n’existe pas de système d’information fiable et le portefeuille clients doit par ailleurs être diversifié afin de pérenniser l’activité.
2/ Après de nombreuses années de recherche et développement, une start-up innovante a désormais à sa disposition plusieurs solutions prêtes à être lancées sur le marché.
Un travail de réflexion a été nécessaire afin de définir les priorités, étudier les alliances possibles pour la commercialisation et élaborer les hypothèses d’un business plan crédible pour la levée de fonds.
3/ Une entreprise innovante, disposant d’un savoir-faire reconnu, souhaite diversifier son offre afin de rentabiliser des savoir-faire non exploités jusque-là.
Deux possibilités s’offrent aux deux dirigeants :
- accélérer le développement de cette nouvelle offre, à travers de l’endettement et sans connaissance fine du marché cible,
- créer dans un premier temps les partenariats nécessaires dans les domaines concernés, afin de pouvoir accélérer le développement commercial et la mise sur le marché.
Dans ces trois cas, un paradoxe s’opère : il faut savoir prendre le temps pour accélérer le développement.